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LES


ENFANS TROUVES.




L'HOSPICE DE PARIS.




Depuis un demi-siècle, des économistes et des hommes d’état avaient signalé l’accroissement du nombre des enfans trouvés dans nos hospices comme un fait chargé d’embarras pour l’avenir. Necker avait prédit que le moment viendrait où l’excès du mal forcerait l’autorité d’y chercher un remède. Ce moment est arrivé. Les conseils-généraux, qu’afflige l’impôt de plus en plus onéreux des enfans trouvés, ont fait entendre, sur plusieurs points de la France, un cri de détresse. Ce cri a trouvé des échos dans les diverses branches de l’administration supérieure. Le gouvernement, épouvanté à son tour de la nature et de l’intensité d’un mal dont tout lui révélait les progrès, a réclamé le concours et les lumières de la science pour arrêter le fléau dans sa marche. Les avis ont été partagés, contradictoires. Tout le monde convient qu’il y a quelque chose à faire ; mais on n’est pas d’accord sur les moyens qui doivent accomplir cette réforme nécessaire et hérissée d’obstacles. Par où commencer ? La statistique a dévoilé des faits ; elle n’a presque rien appris sur les causes du mal ni sur la nature du remède. S’il ne s’agissait que de réduire à tout prix le chiffre annuel des dépenses dans le service des enfans trouvés,