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VOYAGE AU SOUDAN, PAR LE CHEIKH MOHAMMED-EL-TOUNSY.[1]

Le 12 messidor an VII, Bonaparte écrivait du Kaire au sultan du Dârfour, Abd-el-Rhamân-el-Rachid, qui le félicitait sur ses triomphes et lui demandait de protéger les marchands du pays : « Au nom de Dieu clément et miséricordieux, il n’y a de Dieu que Dieu !… J’ai reçu votre lettre, et j’en ai compris le contenu. Lorsque votre caravane est arrivée, j’étais absent, ayant été en Syrie pour punir et détruire nos ennemis. Je vous prie de m’envoyer par la première caravane deux mille esclaves noirs ayant plus de seize ans, forts et vigoureux : je les achèterai pour mon compte. Ordonnez à votre caravane de venir tout de suite, de ne pas s’arrêter en route : je donne des ordres pour qu’elle soit protégée partout. » Le souverain d’un puissant royaume confiné au centre de l’Afrique avait donc entendu le bruit des victoires du glorieux sultan des armées françaises, comme il appelait le général

  1. Un vol. in-8o, chez B. Duprat, rue du Cloître-Saint-Benoît ; 1845.