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LES DESTINÉES
DE
LA PHILOSOPHIE ANTIQUE.


I. ESSAI SUR LA MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE,
par M. Félix Ravaisson. – Tome II.
II. HISTOIRE DE L’ÉCOLE D’ALEXANDRIE,
par M. Jules Simon. – Tome II.

Athènes fut la patrie de la liberté, de l’éloquence et de la philosophie. Elle ébaucha la première, elle brilla dans la seconde, et, dans la science comme dans l’art de la pensée, elle est encore aujourd’hui la maîtresse du genre humain. Sur cette terre que la mer baigne de deux côtés et qu’un éclatant soleil éclaire, la science eut un entier épanouissement. Il semble que devant la mer, cette image de l’infini, et sous un ciel resplendissant d’une aimable et vive lumière, ceux qui cherchaient la raison des choses sentirent en eux les dons de l’esprit s’accroître et s’embellir. Heureuse Athènes ! Ceux qui l’habitaient trouvaient, à quelques stades de ses murs et de son Agora, des écoles, des jardins où s’enseignait la sagesse. Au pied d’une colline qu’arrosait le Céphise, Platon vivait à Colone. Les jardins du Lycée s’étendaient sur les rives de l’Ilissus. Plus tard, la retraite d’Épicure et de ses successeurs eut une célébrité dont nous sont garans Cicéron et Sénèque. La campagne d’Athènes donnait à la philosophie une riante hospitalité ; les laboureurs connaissaient le nom et le visage d’Aristote et de Théophraste.

Associée aux prospérités d’Athènes, la philosophie dut aussi en partager