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égyptiens. Son titre est écrit de diverses manières. Il est dit préposé ou attaché aux deux sièges ou aux deux trônes : c’est la désignation d’une charge que je n’ai non plus rencontrée nulle part. La nuit est venue m’interrompre dans ma transcription, que je compte bien reprendre à mon retour. Ce matin, le bateau à vapeur part pour le Caire. Je quitte sans regret Alexandrie, par où je dois nécessairement repasser. Le lecteur trouvera peut-être que je l’y ai un peu long-temps arrêté, et que je lui ai fait faire, sans changer de place, beaucoup de chemin : c’est que dans cette ville, dont l’histoire est si vaste et l’enceinte si pauvre, il y avait plus à méditer qu’à voir, plus de questions à examiner que d’objets à décrire, plus de souvenirs que de débris ; mais Alexandrie était un trop grand nom et une trop grande chose pour ne pas lui consacrer une étude un peu approfondie. De plus, j’ai profité de l’occasion qui se présentait naturellement pour éliminer de l’Égypte, avant d’y entrer, beaucoup de choses qu’il ne faut pas s’attendre à y trouver. Il en reste assez pour satisfaire la plus exigeante curiosité. Cette exécution faire, continuons notre route ; des recherches revenons au voyage, ou plutôt commençons réellement le voyage. Ici j’étais encore en Grèce ; je vais entrer en Égypte, demain je verrai les pyramides.


J.-J. AMPERE.


Alexandrie, 14 décembre.