métal, les États-Unis, qui en présentent pareillement des gisemens remarquables au moins par leur étendue, et le Chili, qu’on citait autrefois pour sa production en or, mais qui est plus important aujourd’hui par les mines d’argent.
Le vaste empire du Brésil offre, dans plusieurs de ses provinces, et notamment dans celle de Minas Geraës, des alluvions aurifères très vastes d’où l’on a retiré aussi du diamant, et qui, connues depuis près de trois cents ans, ne donnent lieu à une exploitation suivie que depuis le commencement du XVIIIe siècle. Cinquante ans après, le Brésil rendait une quantité d’or supérieure à ce que fournissait le reste du nouveau continent ; ce qui acquittait les droits varia pendant quelques années de 6,500 à 8,500 kilogrammes, d’où on a conclu, à cause de la contrebande, que la production approchait de 12,000 kilogrammes. À cette époque, on frappa au Brésil et en Portugal beaucoup de monnaie d’or, et en 1777 on estimait que la quantité d’or monnayé qui circulait en Portugal et au Brésil était égale à huit fois la monnaie d’argent. Peu à peu ce beau rendement diminua. D’après les renseignemens dé- taillés et précis qu’a fournis M. d’Eschwege, directeur-général des mines du Brésil, ce n’était plus, à la fin du XVIIIe siècle, que 3,700 kilogr. C’était tombé encore plus bas quelque temps après. Ainsi, de 1810 à 1821, le produit moyen enregistré était de 1,095 kilogrammes ; c’est beaucoup que de porter à 2,000 kilogrammes le produit réel. En 1824, l’extraction paraît avoir été réduite à 584 kilogrammes. Plus récemment, M. Claussen a évalué l’extraction à 2,500 kilogrammes environ. Ainsi la contrée qui était le grand réservoir d’or où puisait le monde commercial il y a un siècle, n’a plus, sous ce rapport, qu’un rang subalterne. Il ne faut pas l’en plaindre, car il paraît que c’est pour le travail plus régulier et plus sûrement productif de la culture des terres que les lavages des sables aurifères ont été délaissés. Cependant l’introduction au Brésil de méthodes plus scientifiques, semblables à celles qu’on emploie dans la Russie d’Asie, rendrait l’industrie de l’or plus profitable et pourrait par conséquent l’exciter de nouveau.
Suivant les calculs de Raynal, qui sur ce point méritent confiance, l’or sorti du Brésil, en acquittant les droits, depuis l’origine jusqu’en 1755, monte à 480 millions de piastres (2,606,400,000 francs), soit 709,800 kilogrammes d’or fin. L’état du quint fourni par M. d’Eschwege accuse une production, de 1756 à 1777, de 138,000 kilog., et de 1778 à 1810, de 110,000 kilogrammes. C’est donc jusqu’en 1810 un total de 955,800 kilogrammes auquel il faut ajouter la contrebande qui a toujours été très active au Brésil. Si on la suppose du tiers du produit déclaré, et c’est peut-être insuffisant, on arrive à 1,274,400 kilogrammes.
Depuis lors on peut évaluer la production à 60,000 kilogrammes ;