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DE L'ASSOCIATION


LITTERAIRE ET SCIENTIFIQUE


EN FRANCE.




I.
LES SOCIETES SAVANTES ET LITTERAIRES DE PARIS.




I.

De toutes les institutions du passé, les académies, les associations scientifiques et littéraires sont peut-être celles qui, même en subissant d’inévitables transformations, ont traversé avec le plus de persistance le cours des âges. Toujours indépendantes, dans les républiques comme dans les monarchies, respectées par les pouvoirs les plus ombrageux, protégées par les rois les plus ignorans, elles représentent à toutes les époques le droit de penser librement et de s’associer pour penser. Nées de la philosophie et de la rhétorique, elles ont fini par embrasser dans leur ensemble toutes les connaissances humaines. On peut reprocher sans doute aux hommes qu’elles ont de tout temps attirés dans leur sein, même à ceux qui ont laissé de leur passage dans ce monde les traces les plus éclatantes, des jalousies mesquines, des préventions injustes, et ces passions étroites que développe trop souvent l’amour de la science et de la gloire ; mais sans aucun doute elles ont fait naître l’activité, discipliné les efforts individuels, confondu les diverses classes dans la plus noble de toutes les aristocraties, celle