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Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 16.djvu/752

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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14 novembre 1846.


L’attitude du corps diplomatique a été la grande préoccupation de ces derniers jours. Il est naturel en effet qu’à une époque comme la nôtre, où le maintien de la paix est nécessaire à tous les intérêts on ait une attention curieuse pour ce qui se passe dans le monde de la diplomatie, pour les démarches, pour les paroles des représentans des cabinets. Ce sont autant de symptômes qui ont leur importance. Le corps diplomatique avait à féliciter M. le duc et Mme la duchesse de Montpensier à l’occasion de leur mariage. Cette présentation officielle empruntait des circonstances délicates où nous sommes une signification particulière. Aussi l’absence de lord Normanby, au moment où tous les ambassadeurs et ministres plénipotentiaires présens à Paris se rendaient aux Tuileries avec un empressement marqué, a été pendant trois jours un véritable événement politique. On se demandait si la rupture avec l’Angleterre était imminente ; n’allait-on pas jusqu’à parler du rappel de son ambassadeur ! Heureusement, au milieu de ces conjectures et de ces inquiétudes, on apprit bientôt que le marquis de Normanby venait d’être reçu par M. le duc et Mme la duchesse de Montpensier. Le noble lord avait demandé une audience particulière au prince, qui ne se trouvait pas à Paris lors de sa première présentation aux Tuileries, au mois d’août dernier. Cette démarche a enlevé au premier incident une partie de sa gravité.

D’ailleurs, on a pensé à tort que l’ambassadeur d’Angleterre avait agi par ordre exprès de son gouvernement, en ne paraissant pas à l’audience solennelle du corps diplomatique. Quand il avait pris ce parti, lord Normanby avait cru se conformer à des instructions générales, qui lui prescrivent sans doute la plus grande réserve pour tout ce qui peut toucher aux affaires de l’Espagne. Il n’a pas tardé à reconnaître lui-même qu’il s’était trompé, et nous conviendrons avec