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LES


BOURBONS D'ESPAGNE


EN 1807 ET EN 1808.




LES PRINCES D'ESPAGNE ET L'EMPEREUR NAPOLEON A BAYONNE




La fortune semblait sourire à Ferdinand. Son ennemi abattu attendait au fond d’une prison le jugement qui devait le flétrir ; le peuple entier saluait avec transport son avènement ; il était roi enfin. Cependant ce n’était pas sans un grand trouble qu’il montait sur ce trône d’où une émeute avait précipité son père. Il lui suffisait de jeter les yeux autour de lui, de compter les troupes françaises qui le cernaient de toutes parts, pour se convaincre qu’il ne pouvait rien par lui-même et que sa destinée était entre les mains de l’empereur. Quel jugement ce prince allait-il porter sur la révolution d’Aranjuez ? sanctionnerait-il son élévation au trône ? ou bien continuerait-il à ne voir qu’un seul roi légitime en Espagne, Charles IV ? Cette redoutable question renfermait tout, le présent et l’avenir. A peine investi de l’autorité suprême, Ferdinand s’empressa d’écrire à Napoléon pour lui notifier son avènement.