II. Poems. — London, 1847.
Malgré les relations de plus en plus fréquentes qui s’établissent entre nous et l’Amérique, nous n’avons encore de ce monde lointain qu’une idée assez fausse. Nous le voyons à travers les romans de Cooper, les poèmes de Châteaubriand, quelquefois aussi à travers les récits des économistes. Tantôt l’Amérique s’offre à nous comme le pays des grands fleuves, des cataractes, des forêts impénétrables, des horizons sans bornes ; tantôt elle n’est plus à nos yeux que le pays du commerce et des chemins de fer. À côté des immenses savanes, à côté du dédale des voies de fer et des canaux, on pourrait cependant explorer tout un monde trop peu connu, celui où s’agite, où grandit la pensée américaine. Également à l’écart des vastes solitudes et des cités bruyantes, n’y a-t-il pas en Amérique des régions où l’homme échappe à la torpeur de l’isolement comme à la fièvre des intérêts matériels ? Oui, sans