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Page:Revue des Deux Mondes - 1847 - tome 20.djvu/293

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LE BUDGET


ET


LA SITUATION FINANCIERE.




Deux circonstances rendent très difficile le maniement des finances d’un grand état : l’abondance et la pénurie. L’une, de sa nature passagère, trompe les esprits médiocres et désarme devant des exigences qui pèsent sur l’avenir. L’autre, qu’elle soit absolue ou relative, qu’elle provienne d’événemens inévitables ou de la faute des gouvernails, exige toujours des efforts pénibles, auxquels préparent mal les habitudes politiques et administratives des époques de calme et de nonchalance. La première de ces épreuves, nous venons de la subir sans avoir à nous glorifier des résultats de notre conduite. La seconde nous menace. Serons-nous à l’avenir plus habiles ou mieux inspirés ? Jusqu’à présent, rien encore n’a été fait ou tenté. L’accroissement des bons du trésor, la négociation d’un emprunt, sont des expédiens incapables de remédier au mal permanent ou d’écarter les périls futurs. Il semble que, frappés du coup qui les avait atteints au milieu de leur quiétude, le gouvernement et les chambres aient voulu se reconnaître avant d’agir. Toutes les questions décisives ont été ajournées, et c’est à la prochaine session qu’est imposé le fardeau de rétablir un équilibre détruit,