francs (71,316,435 liv. sterl.), et avec les subsides aux princes étrangers, qui ne sont pas compris dans les évaluations précédentes, de 1,972,087,000 francs[1]. A la paix, la décroissance est subite et de plus en plus marquée, et ici éclatent l’habileté et la sagesse de l’administration anglaise, qui proportionne toujours ses efforts au but à atteindre et sait agrandir ou restreindre chaque chose à propos. En Angleterre, sous la restauration, le minimum a été de 347 millions de francs ; c’est le chiffre de 1822. En 1829, elle s’était relevée à 383 millions. En 1830, elle fut à 351 seulement. Après 1830, la réduction, un instant interrompue, se poursuit presque aussitôt. 1831 était remonté à 363 millions ; mais, en 1835, l’Angleterre n’était plus qu’à 294. A partir de là, elle varie en restant constamment au-dessous de 380 millions jusqu’en 1846. En France, sous la restauration, un gouvernement, très peu national par son origine, avait besoin de la force pour se maintenir. En 1829, cependant, la restauration dépensa 36 millions de moins que l’Angleterre, en tenant compte des pensions, de la pêche. En 1831, nous dépensâmes environ 150 millions de plus que l’Angleterre. Aux débuts de notre nouvel établissement monarchique, il était impossible qu’il en fût autrement. Depuis lors, c’est constamment la France qui a eu le plus de frais militaires ; mais c’est seulement à partir de 1838 que la dépense de notre état guerrier a excédé celle de l’Angleterre d’une somme considérable, et que, dans sa quotité absolue, elle a été énorme[2].
Ce n’est pas seulement en comparaison de l’Angleterre que nos dépenses militaires sont exagérées et grèvent les populations au-delà de ce que celles-ci peuvent porter. En 1838, les dépenses militaires de la Prusse montaient, toutes ensemble, à 87,050,000 fr., selon M. de Tegoborshi[3] et M. Mac Gregor[4]. En 1847, d’après le budget présenté aux états prussiens, elles étaient de 95,608,562 fr. Quant à l’Autriche, je n’ai pas de documens postérieurs à 1838. Pour cette année, l’ensemble des dépenses militaires était de 152,659,000 francs. Ainsi, déjà en 1838 la Prusse et l’Autriche réunies dépensaient pour leur état militaire un tiers de moins que la France, 240 millions contre 374. On sait que la Prusse n’a pas de marine militaire, et que l’Autriche n’en a qu’un embryon. Depuis 1838, l’une au moins de ces deux puissances, la Prusse, n’a augmenté que d’un dixième ses dépenses guerrières. Elle
- ↑ Il est vrai qu’en 1813 la monnaie de papier, qui était la seule de l’Angleterre, était, assez dépréciée. En portant la dépréciation à un cinquième, la somme de 1,972 millions se réduit à 1,578.
- ↑ Voir, plus haut, le tableau de la page 523.
- ↑ Finances de l’Autriche, tome 1, page 8.
- ↑ Commercial Statistics, etc., 1er volume, page 632.