SUR
LA SOCIETE ROMAINE.
II. Études sur le Théâtre latin, par M. Maurice Meyer.
On s’est plu souvent à chercher des ressemblances entre l’antiquité, et notre époque. Par malheur, il y a presque toujours eu, dans ces rapprochemens peu de justesse. Sans doute, la nature humaine est toujours la même, et l’étude de ses caractères absolus et invariables est l’objet de la philosophie ; mais de combien de manières différentes peut-elle se manifester, selon les temps et les lieux, les mœurs et les événemens ? L’histoire est l’étude de ces variétés. S’il est difficile de trouver deux feuilles qui se ressemblent parfaitement, il l’est encore plus de trouver deux époques qui se prêtent à des rapprochemens exacts. Ceux qui cherchent ces prétendues analogies cèdent à un penchant assez naturel : ils veulent donner aux événemens passés l’intérêt d’une chronique contemporaine. On fait ainsi de l’histoire à allusions, comme les poètes de la restauration nous faisaient sur la scène un cours de tolérance et de droit constitutionnel sous prétexte de tragédie : César ou Octave-Auguste, Cicéron, Brutus et Caton deviendraient