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La recette de 1845, sur l’ensemble du chapitre, ayant été de 14,700,000 fr.[1], la perte pour le trésor serait ici de 4 millions.

Pêches. — Le chapitre des produits de la pêche, tant d’eau douce que d’eau salée, comprend de 20 à 30 articles. Il pourrait être comme les autres grandement simplifié. Il ne serait pas difficile non plus d’augmenter, s’il était nécessaire, le produit des droits perçus, qui n’a été, en 1845, que de 253,000 fr. ; mais remuer cette matière, ce serait soulever des questions de navigation maritime qui nous écarteraient de notre sujet. Nous laisserons donc ce chapitre intact, en exprimant seulement l’espoir de le voir remanier plus tard, quand on voudra s’occuper sérieusement des intérêts de notre marine marchande. Dès-lors, la recette de 1845 peut être maintenue sans altération dans nos calculs.

Substances médicales. — Voici, au contraire, un chapitre que nous voudrions voir supprimer immédiatement tout entier. Parmi les vingt-quatre ou vingt-cinq articles dont il se compose, il n’y en a aucun dont l’existence dans le tarif puisse s’expliquer par des raisons seulement spécieuses. Est-ce par hasard dans l’intérêt du trésor qu’on les y a fait figurer ? Sur la moitié de ces articles, les recettes sont nulles, par exemple, sur les vipères, les cloportes, la civette, les râpures d’ivoire, les queues de rat musqué, les bézoards, les yeux d’écrevisse, la moelle et les vessies de cerf, le sang de bœuf desséché, les os de corne de cerf, les pieds d’élan, etc. Pour les autres, qui ont produit quelque chose, comme les cantharides, le musc et ses variétés, le castoreum, les cornes de cerf et de snack, les râpures de cornes de cerf, les éponges communes ou fines, les antales et l’ambre gris, le montant total des droits perçus n’a été, en 1845, que de 123,000 fr., et en 1844, de moins de 120,000 fr. Est-ce bien la peine de charger la loi de prescriptions fâcheuses pour arriver à un pareil chiffre de recette ? On comprend, du reste, rien qu’à voir l’énumération de ces articles, que nulle industrie nationale n’est intéressée au maintien des droits qui les frappent. S’il est vrai, comme le tarif le suppose, qu’on puisse les considérer tous comme des substances médicales, c’est une raison de plus pour les en affranchir. Nous supprimerons donc entièrement ce chapitre. C’est une diminution de 120,000 fr. en moyenne sur le revenu public.

Matières dures à tailler. — Le chapitre suivant, dernier de la section et qui comprend les matières animales dures à tailler, ne se justifie guère mieux dans son ensemble et ses détails. Les articles qu’on y voit figurer, et dont chacun est divisé en plusieurs espèces, sont : les dents d’éléphant, la nacre de perle, les écailles de tortue, les os et sabots de bétail, les cornes de bétail, etc. Ils ont donné ensemble 462,000 francs en 1845, et seulement 154,000 francs en 1844, revenu bien peu important,

  1. Elle est tombée à 11,500,000 fr. en 1846.