ne savent guère ce qu’ils font, et c’est la seule considération qui puisse leur servir d’excuse. Autrement, ils auraient un compte trop sévère à rendre à leur pays.
Il va sans dire que, par rapport aux grains d’espèces secondaires, seigles, maïs, sarrasins, etc., le droit s’abaisserait en raison de leur valeur, celui que nous avons fixé pour le froment devant seulement servir de base pour déterminer les autres. Dans le tarif actuel, cette gradation n’est pas bien observée, en ce que les espèces inférieures sont relativement plus imposées que les fromens ; aussi l’importation en est-elle beaucoup plus faible et presque insignifiante eu égard à la consommation. C’est une échelle à rectifier. Il faudrait aussi diminuer proportionnellement les droits sur les farines, qu’on a surtaxées sans motif, et dont en conséquence l’importation est presque nulle. En bonne raison, la différence du droit entre les grains et les farines ne devrait pas excéder la différence de la valeur. Au moyen d’une plus juste graduation de tous ces droits, on mettrait un peu plus d’équilibre dans l’importation de ces divers produits, bien que, par la nature des choses, les fromens en grains doivent toujours être l’objet du principal commerce.
Reste à voir maintenant quel serait le produit des droits que nous avons admis. L’extrême irrégularité des importations empêche, comme nous le disions tout à l’heure, d’asseoir sur ce point aucun calcul précis, et quoique cette irrégularité doive être, dans une certaine mesure, atténuée par l’établissement des droits fixes, elle sera toujours assez grande. Prenons néanmoins comme point de départ l’importation moyenne des cinq années antérieures à 1845. Elle a été d’environ 1,600,000 hectolitres en toutes sortes de grains. Il n’est pas à présumer qu’elle augmente beaucoup sous le nouveau régime que nous établis sous ; cela dépend essentiellement de l’abondance des récoltes. Arrêtons-nous donc au chiffre de 1,600,000 hectolitres, et, comme il y entre une certaine quantité de grains secondaires, considérons-le comme formant l’équivalent de 1,500,000 hectolitres de froment. À raison de 1 fr. 50 c. l’hectolitre, la recette ne s’élèverait qu’à la somme de 2,250,000 francs. Si nous y ajoutons, pour les riz en grains, à propos desquels nous ne croyons devoir proposer aucun changement quant à présent, une somme de 500,000 fr., chiffre égal à la recette de 1845, nous arriverons à un produit total de 2,750,000 fr. sur l’ensemble du chapitre. La recette de 1845, un peu inférieure, il est vrai, à la moyenne des cinq années antérieures, ayant été sur ce même chapitre de 5,200,000 francs, il y aurait ici pour le trésor une perte qui s’élèverait au moins à 2,500,000 francs.
Fruits et graines. Le chapitre des fruits et graines comprend d’abord les diverses sortes de fruits de table, parmi lesquelles on remarque, comme étant les plus productifs de revenu, les citrons,