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Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 1.djvu/426

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finances coloniales ont dû présenter en 1847 (et présenteront probablement en 1848) un déficit relatif :

1° Parce qu’en raison même des événemens qui ont agité l’Europe les produits coloniaux n’ont pu être placés, en Hollande, en aussi grande quantité et aussi avantageusement que par le passé ;

2° Parce que les dépenses des Indes néerlandaises ont été inévitablement plus considérables en 1847 et 1848 que dans les années antérieures.

Toutefois les ressources que Java tire de son propre fonds sont trop étendues, trop variées, pour qu’on puisse douter du magnifique avenir de cette colonie, si la prudente énergie de son gouvernement se maintient à la hauteur de la tâche qui lui est imposée. La comparaison des recettes générales à différentes époques est, en effet, de nature à dissiper toute appréhension à cet égard.


En 1830, la recette générale avait été de 16,729,239 fl.
En 1840, de 28,562,282
Augmentation en dix années 11,833,043 fl.
Ou environ 23,800,000 fr

Si nous nous reportons au budget de 1846, le progrès devient encore plus frappant.


En 1830, la recette générale est, comme nous venons de le voir, de 16,729,239 fl.
En 1846, elle atteint le chiffre de 45,719,009
Augmentation en seize années 28,989,770 fl.
Ou environ 58,000,000 fr.

Pour compléter la signification de ces chiffres, nous rappellerons que le gouvernement colonial envoie, année commune, pour 32 à 37 millions de florins en produits à la Hollande, qu’un tiers de Java à peine est en culture aujourd’hui, et que la population de Java est de 10 millions d’ames.

La culture du riz occupe en ce moment, à Java, environ 2,000,000 de bows, ou près de 1,500,000 hectares ; celle de la canne à sucre, 45,000 bows, soit 32,000 hectares ; celle de l’indigo, 17,000 hectares, etc. Les progrès du commerce ont marché de pair avec le développement des cultures. Nous avons déjà signalé[1] l’influence remarquable et éminemment salutaire que la société de commerce connue sous le nom de Nederlandsche Handet Maatschappy a exercée sur le mouvement commercial des Indes hollandaises et de la mère-patrie. On ne peut s’empêcher de faire, à ce propos, quelques remarques et quelques rapprochemens.

  1. Voyez la livraison du 1er novembre 1848.