Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 1.djvu/474

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LES MINES D’OR


DE


LA CALIFORNIE.




En 1830, après la révolution de juillet, un lieutenant de la garde royale suisse, M. Suter, voyant sa carrière militaire brisée par les événemens politiques, passa en Amérique ; il vécut quelques années dans l’état de Missouri, puis, voulant tenter fortune dans les régions lointaines de l’ouest, il se joignit à une caravane d’émigrans qui partait pour la Californie. Arrivé sur les bords du Sacramento, dans un pays montagneux, mais fertile, qui lui rappelait sa patrie, il résolut de s’y fixer. Il obtint du gouverneur mexicain de la province une concession d’environ trente lieues carrées, bordée à l’ouest par le Sacramento, et s’étendant sur la rive gauche de ce fleuve jusqu’aux prairies Butes. Il appela sa nouvelle patrie du nom de l’ancienne, Nouvelle-Helvétie. Après avoir lutté quelque temps contre plusieurs tribus d’indiens qui cherchèrent à détruire son établissement, il parvint, à force d’énergie, à les repousser ; par la suite, il réussit à se les attacher en les faisant jouir des progrès de la civilisation qu’il introduisit dans ce pays barbare. En s’adressant aux chefs de tribus, qui ont une grande autorité sur leurs peuplades, il obtint des travailleurs qu’il paya suivant leurs services, et qui presque toujours se fixèrent autour de lui. En peu de