Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/1131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ce ramas de rumeurs scandaleuses comme si c’eussent été des faits accrédités. M. Lamartine, nous l’ignorions, avait donné un démenti. Dans son journal officiel, le Moniteur. (22 mars 1848), on lisait ceci : « C’est par erreur que quelques, journaux ont annoncé qu’un document judiciaire relatif à M. Libri avait été tiré des archives du ministère des affaires étrangères : aucun document n’est sorti de ce ministère pour être livré à la publicité. » Quelques journaux expliquent ceci en disant que le Rapport a été trouvé au ministère des affaires étrangères par un citoyen qui y a pénétré pendant les troubles. M. Libri leur rappelle cependant que la foule n’a pas envahi le ministère des affaires étrangères, que certains journalistes seulement y sont entrés, et que la publication du Rapport dans le Moniteur, journal officiel du gouvernement provisoire, ne peut avoir eu lieu que du consentement des membres ou d’une partie des membres de ce gouvernement. « Pourquoi ne pas dire (ajoute M. Libri) qui a donné cet ordre ? Faut-il que je raconte cette histoire, dont je connais tous les détails ? » Tout ce que nous savons de M. Arago, c’est qu’il se plaint de ce que M. Libri imagine qu’il aurait sanctionné une telle publication, et il dit que c’est là la plus grave de toutes les imputations injurieuses qu’il a eu à supporter de la part de M. Libri. Ceci n’est pas un démenti. S’il est vrai que M. Arago a été l’instigateur de cette publication, sans doute cette appréciation de l’accusation de M. Libri peut être juste. L’imputation fondée sur la vérité est celle qui produit le mieux son effet. D’un bout de l’Europe à l’autre, la science désigne M. Arago comme l’auteur probable de cette publication, et lui demande d’expliquer la part qu’il y a prise. En Allemagne, un article qui se termine par le nom illustre d’Encke exprime clairement le plus profond regret qu’un semblable document ait été publié par l’organe officiel d’un gouvernement parmi les membres duquel était M. Arago, l’ennemi déclaré de la victime. M. Arago, a à se défendre contre ces présomptions, plus fortes qu’aucune de celles qui ont jamais été produites contre M. Libri.

D’après les lettres du domestique de M. Libri, à Paris, il parait que les commissaires chargés de l’examen — ou de ce que l’on appelle l’examen — de ses livres, entrent dans sa bibliothèque, quelquefois plusieurs ensemble, quelquefois il n’en vient qu’un seul, emportant et rapportant des paquets de livres.