épouvantail à leur adresse. Je reconnais là mon cardinal… Je m’étais d’abord figuré qu’il s’agissait d’un danger sérieux, que ce valet qu’on a saisi, dit-on, ce Lassalgue, avait trahi quelque mystère ; mais Morvilliers m’assure qu’il n’a rien révélé… Non, non, c’est uniquement pour éloigner les princes qu’on entasse ici ces soldats ; mais patience, on peut déjouer de si beaux plans. Nous aurons raison de vous, messieurs de Guise ! Vous avez beau secouer la bride, je vous ferai bien voir que je ne l’ai pas lâchée.
Scène III.
Voici M. Stewart, madame.
Écoutez, chère duchesse, je veux, pendant que j’y pense, vous recommander quelque chose. Vous direz à Bourdeille et à de Brosse d’aller voir par les hôtelleries si ces messieurs des états commencent à arriver. Ils leur feraient entendre que j’aurais grand plaisir à les connaître, eux et leurs cahiers. Qu’ils viennent le matin avant la messe. (Haut à Stewart.) Bonjour, monsieur Stewart ; à quelle heure attendez-vous le roi ?
Au plus tard vers midi, madame. Les guetteurs de la ville sont sur le beffroi : d’aussi loin qu’ils verront reluire le cortège, ils mettront en branle la cloche d’argent, et le canon des remparts répondra.
Ainsi, j’aurai bientôt le mot de cette énigme. (Haut à Stewart.) Depuis quel jour êtes-vous ici ?
Depuis mercredi, madame.
Vous avez donc fait route avec M. de Cypierre ?
Non, madame. À chacun ses affaires. M. de Cypierre est venu donner la chasse aux bourgeois ; moi, je viens pour une autre chasse. J’amène les faucons du roi.
Ah ! mes enfans se disposent à chasser pendant les états ?
Je ne vois pas, sauf votre respect, madame, ce qu’ils pourraient faire