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REVUE DES DEUX MONDES.

Navarre.) Hélas ! oui, mon frère, c’est ainsi qu’on me traite ! Nous avons grand besoin…

(Elle continue à s’entretenir avec le roi de Navarre et le cardinal de Bourbon.)

LE PRINCE DE CONDÉ, s’approchant de la reine.

Je voulais épargner à votre majesté le récit de nos mésaventures.

LA REINE.

Et pourquoi, mon cousin ?

LE PRINCE DE CONDÉ.

Triste musique que de telles complaintes… bien triste au prix de celle dont les échos d’Amboise parlent sans cesse à mon cœur.

LA REINE, avec émotion.

Que dites-vous, mon cousin ? Comment… il vous souvient !…

LE PRINCE DE CONDÉ, à part.

Quel trouble !… Si ses yeux pouvaient au moins me dire… Mais ils ne quittent pas la terre !

LA REINE-MÈRE, toujours causant avec le roi de Navarre, mais élevant la voix.

Vous le voyez, mon frère, nous aurons rude besogne avec eux.

LE ROI DE NAVARRE, bas.

Comptez sur nous, madame.

LA REINE-MÈRE.

Avec l’aide de Dieu et des états nous en viendrons à bout.

LE PRINCE DE CONDÉ, à part, le regard toujours tourné vers la reine.

Qu’elle est belle, mon Dieu !… Ses yeux ne se lèveront donc jamais !



Scène XIV.

Les mêmes, un Officier des gardes, entrant par la porte du vestibule.
L’OFFICIER DES GARDES, à haute voix, après avoir écarté la tapisserie.

Le roi !

LA REINE, à part.

Jésus ! Marie ! soutenez-moi !