Son procès.
Devant ses pairs ? en plein parlement ? Prenez garde !
Non, non, point de parlement ; Dubourg y a semé sa graine, et ces bonnets carrés n’en finissent jamais. Des juges d’épée mènent mieux les affaires.
Y pensez-vous ? Pour un prince du sang…
Les chevaliers de l’ordre sont d’étoffe, il me semble, à juger ce petit galant, tout prince qu’il est. Laissez faire, madame, ils lui apprendront à respecter un peu mieux son souverain seigneur.
Les chevaliers de l’ordre !
Ils vont être convoqués.
Il les récusera.
Qu’importe ?
Et s’il proteste, que faites-vous ?
Quand le crime est manifeste, on n’est pas embarrassé. Dieu nous a-t-il donné les preuves que nous avons pour qu’on s’amuse à y regarder de si près ?
Vous avez donc des lettres de lui ?…
Mieux encore. Un vrai flagrant délit. Les pièces sont là, madame… (Montrant l’appartement du roi.) Daignez venir en juger par vous-même
Moi ! suis-je un homme de loi ?… Je n’y verrais que du feu.
Le chancelier y a regardé de près, et c’est lui qui l’a dit : il y a crime d’état.
N’importe ! croyez-moi, point de tribunal d’épée. Ne mettez pas les gens de justice contre vous. J’aimerais mieux, à votre place, allonger la prison que raccourcir le procès.