Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/661

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
595
LES ÉTATS D’ORLÉANS.
LA REINE.

Quelle horreur ! Et mes oncles ont pu…

LE ROI.

Non, mon oncle François m’a dit que cela me serait reproché, et moi j’ai répondu : Que Chavigny s’en charge !

LA REINE.

Dieu !… il va peut-être…

LE ROI.

Lui, Chavigny ! Non, non ; il aurait peur du chancelier ; tandis qu’avec moi la justice n’y pouvait rien voir. Voilà ce qu’on me disait.

LA REINE.

Mais, François, avez-vous bien renoncé à cet affreux dessein, me le promettez-vous ?

LE ROI.

Je ne me mêlerai de rien.

LA REINE.

Laisserez-vous donc faire ?

LE ROI.

Il en sera comme Dieu voudra.

LA REINE.

Vous me faites frémir !

LE ROI.

Vous êtes bien bonne, en vérité ! Est-il donc tant à plaindre, ce cher cousin ? Il va venir à la chasse avec nous.

LA REINE.

Aujourd’hui ?

LE ROI.

Oui.

LA REINE.

Vous l’avez invité ?

LE ROI.

Sans doute. Il faut lui faire honneur…

LA REINE, à part.

Le mener à la chasse quand son malheureux frère !…

LE ROI.

Maintenant, si par aventure quelque sanglier mal appris s’en venait jouer avec sa majesté…

LA REINE.

Ah ! François !

LE ROI.

Cela me regarderait-il ? Ils sont de belle taille, les sangliers de la vieille garenne !