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REVUE DES DEUX MONDES.

Scène III.

LE CHANCELIER, seul.

Comme la reine est animée ! Quel besoin de commander ! Quelle jeunesse, quelle vie nouvelle, semblent sortir pour elle de cette prochaine mort !



Scène IV.

LE CHANCELIER, LE DUC DE GUISE, LE CARDINAL DE LORRAINE, un huissier.
L’HUISSIER, à MM. de Guise.

Veuillez entrer, messeigneurs. La reine va venir.

LE CARDINAL DE LORRAINE, entrant le premier.

Ah ! c’est vous, chancelier ? Eh bien ! vous savez, le roi va mieux.

LE CHANCELIER.

Le ciel en soit béni, monseigneur ! Il est donc advenu…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Non, rien de nouveau ; mais nous sortons de le voir, il nous semble très bien.

LE DUC DE GUISE.

Ce sont ces bélîtres de médecins qui le disent si malade pour se donner l’honneur de le guérir et nous voler notre argent !

LE CHANCELIER.

Dieu vous entende !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Où allez-vous donc si vite ? Vous nous quittez, chancelier ?

LE CHANCELIER.

À regret, monseigneur ; mais les affaires m’attendent…

LE DUC DE GUISE.

Est-ce au moins le procès Groslot ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Il ne marche pas, ce procès, chancelier.

LE DUC DE GUISE.

Rien ne marche, mort Dieu !

LE CHANCELIER.

Condamne-t-on les gens sans les entendre ?

LE DUC DE GUISE.

Mais ceux qui sont condamnés ? Dès que le roi pourra prendre une plume, on soldera les vieux comptes.