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LES ÉTATS D’ORLÉANS.

Scène XII.

LA REINE, seule.

Qu’a-t-elle donc la reine ?… On dirait que mes paroles… Oh ! ce serait trop mal !… D’où me vient cette idée ? Mon Dieu ! je n’ose lire dans le fond de mon cœur. Tout à l’heure, quand j’étais sans espoir, sauver le roi me semblait mon unique désir ; c’est pour lui seul que je priais… Maintenant, depuis cette lueur d’espérance, ma joie n’est pas complète… Je sens se réveiller mes anciennes angoisses. J’entends donner des ordres impitoyables ! Mes oncles !… rien ne les fléchira. Je ne puis échapper au coup qui me frappait que pour subir une douleur mortelle ! Quelle destinée est donc la mienne ?… Mon Dieu ! pardonnez-moi…



Scène XIII.

LA REINE, LA REINE-MÈRE.
LA REINE-MÈRE.

Me voici, ma fille… (Avant de refermer la porte qu’elle tient entr’ouverte, elle dit à Mme de Montpensier qu’on ne voit pas :) Vous m’entendez, duchesse, allez vite, arrêtez tout… Allez.

LA REINE.

Ma mère, ne tardons pas… il vous attend. Ne le laissons pas seul.

LA REINE-MÈRE, tout en se dirigeant vers la porte.

Mais vos oncles sont avec lui.

LA REINE.

Mes oncles ? il ne veut plus les voir ; c’est comme le premier jour.

LA REINE-MÈRE.

Ce cher enfant !… Allons, ma fille.

(Au moment où elle va sortir, le roi de Navarre se présente à la porte.)



Scène XIV.

Les mêmes, LE ROI DE NAVARRE.
LE ROI DE NAVARRE.

Madame…

LA REINE-MÈRE.

Pardon, mon frère, je vais…

LE ROI DE NAVARRE.

Le chancelier m’a dit…

LA REINE-MÈRE.

C’est bien, mais je ne puis… Mon fils m’appelle.