Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/708

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
642
REVUE DES DEUX MONDES.
LE CARDINAL DE BOURBON, bas au roi de Navarre.

Ma foi, mon frère, je vous fais mon compliment. Vous avez sagement agi de laisser cette charge à la reine.

LE ROI DE NAVARRE.

Oui, si j’avais voulu…

LE CARDINAL DE BOURBON.

Vous auriez eu grand tort… Que la reine s’en tire, cela regarde ses enfans.



Scène XXI.

Les mêmes, CYPIERRE.
CYPIERRE, s’approchant de M. de Guise, qui est resté confondu parmi les gentilshommes, et lui parlant très bas.

Monseigneur, il n’était plus temps.

LE DUC DE GUISE, brusquement.

C’est bien… c’est entendu !…

CYPIERRE.

Le connétable y était en personne… Le voici, monseigneur.



Scène XXII.

Les mêmes, LE CONNÉTABLE, D’ANDELOT, Gentilshommes de la suite du Connétable.
LA REINE-MÈRE, interrompant sa conversation avec le chancelier pour aller au-devant du connétable.

Ah ! connétable, mon cher compère, quelle consolation pour moi dans ces tristes momens ! Que vous êtes le bien-venu !

LE CONNÉTABLE.

Je viens trop tard, madame, puisque le roi n’est plus ! Je lui apportais l’hommage de son vieux serviteur.

LA REINE-MÈRE.

Vous avez encore un roi qui compte sur vous pour le servir et le défendre ! Votre tête et votre bras, mon compère, voilà ce qu’il faut à mon fils pour régner glorieusement.

LE CONNÉTABLE.

Ma tête a beau blanchir, mon bras est encore vert, et mon cœur toujours jeune d’affection et d’obéissance pour le roi mon maître et pour votre majesté.

LA REINE-MÈRE.

Mon cher connétable, vous allez reprendre votre charge, le roi