Le budget de 1837 présente à peu de chose près le même chiffre de dépenses que celui de 1830. C’est à partir de l’année 1838 que l’équilibre se rompt, que les crédits montent plus vite encore que les revenus, et que l’extraordinaire a son budget spécial. Pour déterminer les côtés faibles de la politique financière adoptée par la monarchie de juillet, on n’a qu’à mettre en regard du budget de 1847, qui en est l’expression la plus exagérée, celui de 1837, qui en est l’expression la plus modeste.
1837 | 1847 | |
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Dette publique et dotations | 347.585.763 fr. | 399.421.628 fr. |
Ministère de la justice et des cultes | 54.707.410 | 66.206.974 |
Ministère des affaires étrangères | 7.222.131 | 10.120.039 |
Ministère de l’instruction publique | 13.720.036 | 18.275.280 |
Ministère de l’intérieur | 79.489.567 | 133.330.422 |
Ministère de l’agriculture et du commerce | 11.770.325 | 14.015.130 |
Ministère des travaux publics | 45.810.499 | 60.474.765 |
Ministère de la guerre | 230.582.531 | 349.310.957 |
Ministère de la marine | 66.417.962 | 133.732.030 |
Ministère des finances | 24.961.754 | 20.449.520 |
Frais de régie et de perception | 121.254.807 | 154.306/363 |
Remboursemens, restitutions, etc. | 51.874.674 | 83.584.556 |
Travaux extraordinaires | 17916.703 | 177.450.425 |
Paiement aux États-Unis | 5.587.432 | « |
TOTAL GENERAL | 1.078.902.494 fr. | 1.629.678.089 fr. |
À prendre les résultats en bloc, l’accroissement des dépenses est, après dix années, de 550 millions, ce qui représente plus de 50 pour 100. En déduisant des deux budgets les travaux extraordinaires et en retranchant du budget de 1837 les paiemens faits aux États-Unis, du budget de 1847 les dépenses des colonies admises pour ordre, on voit que la différence entre les budgets ordinaires des deux années est d’environ 380 millions ou de 36 pour 100. Entre les services généraux des ministères, qui sont la partie active des budgets, la différence réelle n’est plus que de 244 millions. Pour s’en rendre compte, il faut la décomposer chapitre par chapitre.
La dépense des administrations centrales était, en 1837, de 12 millions 763,702 francs, avec un ministère de moins, celui des travaux publics ; elle s’est élevée, en 1847, à 15,044,238 francs, et l’on demande, pour 1850, 13,197,944 francs. Nous croyons que l’on peut opérer encore des réductions importantes sur le personnel de l’agriculture et du commerce, ainsi que sur celui de la guerre ; dont les cadres semblent avoir été démesurément agrandis. L’administration du commerce, qui n’a que 14 millions à dépenser, coûte près de 700,000 francs, c’est-à-dire