Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 5.djvu/819

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ESSAI SUR L'HISTOIRE


DE LA


FORMATION ET DES PROGRES


DU TIERS-ETAT.




LES ETATS-GENERAUX DE 1614 ET LE MINISTERE DU CARDINAL DE RICHELIEU.[1]




Parmi les mesures fiscales qu’une impérieuse nécessité suggéra au gouvernement de Henri IV, il en est une qui eut pour le présent et dans la suite de graves conséquences : c’est le droit annuel mis sur tous les offices de judicature et de finance, et vulgairement nommé la paulette[2]. Au prix de cette espèce de taille, les magistrats des cours souveraines et les officiers royaux de tout grade obtinrent la jouissance de leurs charges en propriété héréditaire. Le premier résultat de cette innovation fut d’élever à des taux inconnus jusqu’alors, la valeur. Vénale des offices ; le second fut d’attirer sur les fonctionnaires civils un

  1. Ce morceau fait partie de l’Introduction du Recueil des Monumens inédits de l’Histoire du Tiers-État, dont le premier volume paraîtra bientôt. La Revue a déjà publié deux chapitres de ce travail. Voyez les livraisons du 15 mai et du 1er juin 1846.
  2. Du nom du traitant Paulet, qui en prit la ferme ; ce droit était d’un soixantième de la finance, à laquelle on évaluait l’office