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BELLAH.

DERNIÈRE PARTIE.’

XIL

MON PERE.

En vérité, Trini, je suis fort content de toi.

LE DOCTEUR SLOP.

Et moi aussi.

(Sterne.)

Les guerres civiles de l’ouest avaient souvent déconcerté la science militaire la plus habile et la plus pénétrante ; elles étaient dirigées du côté des royalistes par des capitaines improvisés, qui improvisaient au jour le jour une tactique sans précédens, appropriée aux circonstances locales, aux difficultés du pays, aux mœurs et au génie particulier de leurs soldats, suppléant à l’expérience par l’invention, et à la méthode par l’audace. — L’armée républicaine, après les marches forcées qui l’avaient conduite à Ploërmel, y demeurait inactive et inquiète, le bras levé sur une solitude. Des reconnaissances poussées dans les environs étaient restées sans résultat. Deux ou trois bataillons avaient battu le pays en descendant de quelques lieues vers les côtes ; ils l’avaient trouvé ou désert ou tranquille. Aucune apparence n’était venue confirmer le bruit qui courait alors du prochain débarquement d’un corps royaliste sous la protection des canons anglais. Le nombre, les mouvemens, la position même des forces insurgées, étaient l’objet de rapports vagues et contradictoires qui plongeaient le général en chef dans une étrange perplexité. — Les grands talens militaires ne mettent jamais le pied qu’avec répugnance sur le terrain inconnu des guerres indisciplinées,

(1) Voyez les livraisons du 1 er mars, du 15 mars et du 1 er avril.

TOME VI. — 15 AVRIL 18110. 13