ET
ROMANCIERS MODERNES
DE LA GRANDE-BRETAGNE.
THOMAS CAMPBELL.
S’il est un fait patent, en quelque sorte écrit sur toutes les pages de l’histoire, c’est la rapidité avec laquelle vieillissent souvent les renommés, chez nous peut-être plus encore qu’ailleurs. Un homme vient à mourir, toutes les voix n’étaient occupées qu’à le glorifier ; l’admiration générale le proclamait comme le génie de la poésie, le roi des peintres, le philosophe et le réformateur par excellence, et à peine quelques -années se sont-elles écoulées que ses chefs-d’œuvre ou ses théories politiques nous semblent surannés. Nous avons perdu le sens de ces déploiemens de paroles ou de couleurs ; nous ne concevons plus comment un homme a pu s’exprimer de la sorte, ni quel a pu être l’homme qui s’est ainsi exprimé. — Si cela était général, nous serions