Nîmes, Sisteron, Digne, Soissons, Dieppe, Blois, Vendôme, Marseille, Nérac, Provins, ont trouvé d’excellens historiens dans MM. Désiré Nisard, de Laplane, Guichard, Vitet, Henri Martin, de La Saussaye, Jules de Pétigny, Fabre, de Villeneuve-Bargemont et Bourquelot. Pour être juste envers chacun, nous aurions sans doute encore bien des noms à ajouter à cette liste ; mais, comme nous n’avons point à dresser ici un catalogue, ce que nous venons de dire suffira, nous le pensons, à faire apprécier l’ensemble de ces études, auxquelles la critique n’a point jusqu’ici rendu la justice qu’elles méritent à plus d’un titre.
Pour quiconque veut approfondir dans ses détails notre histoire nationale, il y a donc aujourd’hui deux catégories distinctes de livres : d’un côté, ceux qui traitent l’histoire au point de vue de l’unité, et qui ramènent tout à un seul centre, à un seul pouvoir, à une seule pensée ; — de l’autre, ceux qui, descendant du général au particulier, traitent uniquement des existences individuelles dont l’agrégation, sous le nom de provinces ou de villes, forme l’existence collective de notre nation. Ces derniers livres sont aujourd’hui si nombreux, qu’il serait, pour ainsi dire, impossible, même aux collecteurs les plus infatigables, de les réunir tous ; il importait donc d’en présenter une analyse substantielle, de rassembler les nombreux matériaux qu’ils renferment, de compléter ces matériaux par des documens inédits, enfin de rédiger, pour nos villes, une encyclopédie que les études accomplies dans ces dernières années rendent possible, et que rendent opportune les préoccupations intellectuelles de notre temps. En effet, la révolution française, et par suite l’avènement d’une politique et d’une société nouvelles, les investigations de la science moderne, ses découvertes, l’alliance toute récente de la statistique et de l’histoire, la marche même du temps, ont enlevé une bonne part de leur valeur aux collections publiées avant 89, sous les titres de Dictionnaire historique et géographique de la France, Dictionnaire des Gaules et de la France, Description de ire France, etc., par Moréri, Bruzen de La Martinière, Expilly, Robert de Hesseln, l’abbé Longuerue, Piganiol de La Force. Les Statistiques départementales entreprises par ordre de la convention et continuées sous l’empire sont avant tout des documens administratifs ; enfin l’Histoire des anciennes villes de France, commencée en 1833, s’arrête à la ville par laquelle elle a débuté, et il en est de même du recueil entrepris par M. Daniélo, recueil dont le premier volume seulement a été publié. Il restait donc, de ce côté, une lacune à combler, une œuvre utile et intéressante à accomplir. Cette œuvre, M. Guilbert a eu la pensée de l’entreprendre, le talent de la mener à bonne fin ; il en a dressé le plan, dirigé l’exécution ; il a associé à ce vaste travail les hommes les plus compétens et les plus dévoués, et, de ce concours d’efforts soutenus pendant huit années, il est résulté tout à la fois une histoire, une statistique et un tableau de nos vieilles cités françaises.
Outre une introduction dans laquelle l’auteur apprécie le mouvement général des études historiques en France, l’Histoire des Villes, disposée d’après les anciennes divisions territoriales, se compose de trois parties distinctes d’abord, l’histoire politique et la géographie de chaque province, puis la monographie des localités les plus importantes de cette province, et enfin un résumé