des traits de poésie originale qu’il renferme. Ma surprise fut extrême en retrouvant depuis, dans les pièces de marionnettes, presque toutes les beautés dont j’avais fait honneur à Lessing. Que l’on songe, en lisant cette scène, que les traits les plus énergiques appartiennent aux marionnettes.
Faust, qui a signé un pacte avec Satan, veut, en retour, avoir pour serviteur le plus actif des habitans de l’enfer. Il prononce la formule d’évocation. Les démons l’entendent et obéissent : au lieu d’un, il en vient sept[1].
Êtes-vous les esprits les plus agiles de l’enfer ?
Oui.
L’êtes-vous tous également ?
Non.
Qui de vous l’est davantage ?
Moi.
O prodige ! Sur sept diables, il n’y a que sept menteurs ! Mais je veux vous connaître de plus près.
Cela t’arrivera un jour.
Comment l’entends-tu ? Les démons prêchent-ils aussi la pénitence ?
Oui, aux pécheurs désespérés ; mais ne nous arrête pas plus long-temps.
Comment t’appelles-tu ? Quelle est ta promptitude ?
Il me faudrait moins de temps pour t’en donner la preuve que pour te répondre.
Eh bien ! regarde. Que fais-je ?
Tu passes ton doigt à travers la flamme de la bougie.
Et je ne me brûle pas. Va passer sept fois de même dans les flammes de l’enfer sans te brûler… Eh bien ! tu demeures ; je m’aperçois qu’il y a aussi des
- ↑ Dans les pièces de marionnettes, le nombre des démons varie. Quelques pièces n’en ont que trois, d’autres en ont huit.