Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 13.djvu/1042

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HISTORIENS MODERNES


DE LA FRANCE.




M. GUIZOT
I. Études sur les Beaux-Arts en général, I vol. in-8o. — II. Shakespeare et son Temps, 1 vol. in-8o. — III. Méditations et Études morales, 1 vol. in-8o. — IV. Histoire de la Révolution d’Angleterre, 2 vol. in-8o. — V. Histoire de la Civilisation, 5 vol. in-8o, etc.




I

L’éducation de M. Guizot nous donne la clé de tous ses travaux. À proprement parler, il n’a pas eu de jeunesse. Né deux ans avant la convocation des états-généraux, élevé dans la religion protestante, qui se voyait exclue de toutes les fonctions publiques, il fut mené à Genève par sa mère pour étudier librement, sans renoncer à la foi de sa famille. Son père était mort sur l’échafaud. Il montra de bonne heure une avidité remarquable pour toutes les parties de la science humaine. Dans l’espace de quatre ans, il apprit non-seulement les langues grecque et latine, mais les quatre langues vivantes qui se parlent autour de nous, je veux dire les langues allemande, anglaise, italienne et espagnole. Il ne se contentait pas de les lire, il les parlait familièrement, si bien que dès son adolescence il ne séparait pas l’Europe de la France, et, lorsqu’il eut achevé le cours de ses études, envoyé à Paris pour suivre les leçons de l’école de droit, il recommença seul et sans conseil toutes les études de ses premières années. Les succès qu’il avait obtenus, les couronnes qu’il avait recueillies, loin de l’enorgueillir et