Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 13.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L'ITALIE


SES DERNIERES REVOLUTIONS ET SA SITUATION ACTUELLE.




I.

ROME SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IX.

Lo Stato Romano dall’ anno 181543 all’ anno 1850, per Luigi Carlo Farini ; Torina, 3 vol. 1851.




Il fut un temps où Bossuet pouvait dire : « Quand l’histoire serait inutile aux autres hommes, il faudrait la faire lire aux princes ; » nous vivons dans un siècle où l’on dirait avec autant, sinon plus de raison « Quand l’histoire serait inutile aux princes, il faudrait la faire lire aux peuples. » C’est que les peuples ne sont pas plus dispensés que les princes d’apporter dans l’exercice soit absolu, soit partagé du pouvoir, les lumières et la mesure, faute desquelles toutes les affaires de ce monde, ou se troublent, ou dégénèrent, ou périssent. Une grande illusion de ce temps-ci, c’est d’attribuer à la politique la même puissance qu’elle avait autrefois sur les destinées publiques. Les gouvernemens, sans doute, peuvent encore beaucoup pour le bonheur ou le malheur des nations ; mais, depuis l’avènement à la souveraineté de cette puissance impersonnelle si changeante et si exigeante qu’on appelle l’opinion, la politique des gouvernans, avant d’agir sur le sort des gouvernés, subit à un tel degré l’empire des sentimens de ceux-ci, qu’à vrai dire, ils sont autant les maîtres de la direction générale des affaires que les quelques personnages, rois, ministres ou députés, qui en ont la charge officielle.

L’histoire de l’Occident, depuis la révolution de février, a mis ce