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LES


RUINES DE MASADA.





Il y a un an, je parcourais la Terre-Sainte en compagnie d’amis dévoués ; un des épisodes les plus curieux de ce long pèlerinage a été certainement notre excursion à Sebbeh et aux ruines de Masada, sur la rive occidentale de la mer Morte. Les souvenirs que je donne ici feront comprendre, je l’espère, le double intérêt qui s’attache aux ruines de Masada comme théâtre d’un grand fait historique et comme un des points les plus rarement visités de la Judée.

En quittant Paris, j’étais accompagné de mon fils, de M. l’abbé Michon et de M. Édouard Delessert, qu’avait suivi un serviteur aussi dévoué qu’intelligent. À Trieste, nous fûmes rejoints par MM. Léon Belly et Léon Loysel, qui avaient désiré m’accompagner dans ma course en Orient, mais qui avaient pris les devans, afin de visiter la Lombardie et Venise. Tous ensemble nous parcourûmes d’abord la Grèce, puis nous vîmes Constantinople, Smyrne, Rhodes et Chypre. Le 7 décembre 1850, nous débarquions à Beyrouth. Longeant alors toute la côte de Phénicie jusqu’à Saint-Jean-d’Acre, nous nous dirigeâmes par Nazareth et Naplouse sur Jérusalem, où nous arrivâmes le 23 décembre.

Chemin faisant, j’avais recruté à Nazareth un excellent guide nommé Mohammed-es-Safedy par les Arabes, et Mohammed-Arha-Beyrakdar par les Turcs, dans les rangs desquels il sert aujourd’hui. À Jérusalem, nous fîmes la rencontre de M. Gustave de Rothschild, qui, après avoir visité la Syrie, s’apprêtait à gagner l’Égypte en traversant le désert par El-Arich : il désira faire avec nous l’expédition assez aventureuse