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Pour apprécier le caractère qu’a pris la poésie populaire chez les Arméniens dans les temps qui précédèrent leur conversion au christianisme, vers le commencement du IIIe siècle de notre ère, — pour savoir sous quelles inspirations elle est née, dans quelles circonstances elle se produisit et cessa d’exister, — il est nécessaire, avant tout, de jeter les yeux sur la position géographique de leur pays et de connaître les phases principales de leur histoire.
La chaîne de montagnes qui, à partir des côtes de la mer Égée, court à travers l’Asie Mineure, la Haute-Mésopotamie, la Perse, la Bactriane, pour aller se rattacher au grand massif qui coupe l’Asie centrale, s’ouvre vers le nord, dans la direction du Pont-Euxin et de la mer Caspienne ; elle forme un vaste réseau dont un embranchement, connu des anciens sous les noms de Monts-Paryadres, Monts-Moschiques et autres encore, va, en contournant l’angle sud-est de la Mer-Noire, se relier au Caucase. Le nom de région arménienne désigne le plateau dont cet embranchement est la pente nord-ouest, et qui a pour escarpement méridional la