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été observés. Quant aux étoiles filantes proprement dites, on en avait noté 80 de première grandeur, c’est-à-dire ayant l’éclat de Jupiter ou de Vénus. Les étoiles filantes de seconde grandeur correspondent alors aux étoiles fixes de première grandeur, et ainsi de suite en descendant jusqu’à la sixième grandeur, qui correspond à la cinquième grandeur des étoiles fixes. La couleur est généralement blanche, surtout pour les globes et les étoiles de première grandeur. Quelquefois les étoiles sont rougeâtres et même tout-à-fait rouges, et il y en a plus de cette teinte dans les petites que dans les grandes. Les étoiles bleuâtres sont beaucoup plus rares. Les grandes étoiles sont sujettes à changer de couleur dans leur course apparente. Les météores donnent lieu à des traînées et à des fragmens ; les traînées sont très variables d’aspect et de forme ; elles persistent plusieurs secondes après la disparition de l’étoile. Il n’y a que les globes filans qui se brisent parfois en éclats ; les fragmens font encore quelques degrés de course et s’éteignent tous à la fois.

À mesure que les connaissances allaient ainsi se développant, les observations nouvelles soulevaient de nouvelles discussions, et on en venait à l’examen de particularités dont il n’avait pas d’abord été tenu compte. Parmi la quantité de matériaux accumulés chaque jour, on choisit deux nouveaux élémens du système des étoiles filantes, à savoir la longueur des trajectoires apparentes et la position des centres des météores. Le chemin apparent d’une étoile filante n’est pas le même, terme moyen, dans toutes les directions. Les étoiles filantes comprises entre le nord-nord-est et le nord-est font le plus long chemin moyen, qui est de 15 degrés 3 minutes, tandis que les étoiles filantes comprises entre le sud-ouest et l’ouest-sud-ouest parcourent le plus petit chemin moyen, qui est de 11 degrés 3 minutes. Des résultats tout-à-fait nouveaux et importans furent donnés par l’étude de la position : en général, une étoile filante descend vers l’horizon et ne remonte pas à la verticale, quelles que soient d’ailleurs l’époque de l’année et l’heure de la nuit. Il résulte de là qu’un observateur qui veut voir par exemple les étoiles venant de l’est ne doit pas se tourner dans cette direction, mais bien dans la direction opposée, c’est-à-dire vers l’ouest. Il y a donc une cause qui rejette hors du zénith chaque groupe d’étoiles, tellement que le centre de chacun de ces groupes se rapproche plus ou moins de l’horizon. Ceci est sans doute un effet combiné des mouvemens de la terre et des mouvemens propres de ces météores.

Les astronomes ont fait des observations pour déterminer la hauteur des étoiles filantes. Ce genre de recherches est difficile, et parce que les observateurs ; s’étant postés à des stations plus ou moins éloignées, doivent reconnaître parmi les météores aperçus celui qui a