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nombre des étoiles filantes se soutient à peu près le même du solstice d’hiver au solstice d’été, où il est le plus petit possible, et il se maintient à sa plus grande valeur durant tout le temps qui s’écoule entre le solstice d’été et le solstice d’hiver. En d’autres termes, nous voyons moins d’étoiles filantes quand la terre va du périhélie à l’aphélie, ou s’éloigne du soleil, et nous en voyons le plus lorsque la terre va de l’aphélie au périhélie, ou se rapproche du soleil.

Le dépouillement a fait reconnaître quatre maximums dans l’année pour les étoiles filantes : le maximum d’hiver, qui est du 7 au 8 février ; celui du printemps, qui est du 1er au 2 mai ; celui d’été, qui est du 8 au 9 août ; celui d’automne, qui est du 7 au 8 novembre. Les astronomes avaient déjà signalé des retours périodiques pour le 10 août et le 12 novembre ; les nouvelles recherches confirment les observations antécédentes, et ajoutent deux autres retours périodiques qui avaient été jusque-là ou méconnus ou mal placés.

Un calcul approximatif a été fait aussi touchant le nombre d’étoiles filantes que deux observateurs peuvent voir pendant l’année. M. Coulvier-Gravier et son aide observaient même en présence de la lune, et du nombre des météores vus le jour de la pleine lune, la veille et le lendemain, on peut conclure que la lumière de notre satellite efface à peu près les trois cinquièmes du nombre des étoiles filantes que l’on aurait aperçues en son absence. Cette correction change la moyenne générale horaire 5,6 en 6,0.

On avait donc déjà, à l’aide de ce travail, avec toute la probabilité due donnent les grands nombres, la connaissance de la quantité d’étoiles filantes qui apparaissent à chaque époque de l’année et celle des météores qui viennent aux différentes heures de la nuit, — variations très considérables, déjà remarquées dans les apparitions extraordinaires, mais qu’on attribuait toujours à une variation dépendante des étoiles filantes elles-mêmes, et non pas à l’heure plus ou moins avancée. Cela fait, la direction fut examinée, et par la même méthode, c’est-à-dire par des observations patientes et des procédés géométriques, Il fut reconnu qu’il vient à peu près autant d’étoiles filantes du nord que du sud, mais qu’il en vient beaucoup plus de l’est que de l’ouest. La somme des étoiles du nord et du sud et la somme des étoiles de l’est et de l’ouest sont à peu près égales entre elles. On doit donc admettre que l’influence de l’est s’augmente de tout ce que perd l’ouest, de sorte que, sans une cause qui reporte de l’ouest sur l’est à peu près la moitié de ce qui appartiendrait à l’une et à l’autre de ces directions, il viendrait les mêmes quantités d’étoiles filantes des quatre points cardinaux de l’horizon.

La grandeur, la couleur et le mode d’apparition des météores furent étudiés. Jusqu’au 2 juin 1845, 8 globes enflammés ou bolides avaient