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trace d’estampille, vous concluez que les épigrammes de Pamphilo Sasso existaient en double à la Mazarine, bien qu’aucun catalogue ne révèle l’existence de ce double, et qu’un exemplaire estampillé s’y trouve aujourd’hui conforme à la description des catalogues. Même observation au sujet du Fabritii. J’ajouterai, et messieurs les conservateurs vous diront, comme moi, qu’il est notoire que M. Thiebaut, dont vous citez le catalogue pour prouver que le Fabritii existait en 1843-1845, n’a appelé aucun volume, et qu’il s’est borné à copier fort mal les cartes. Permis à lui de mettre à la fin de son détestable travail Recensuit, personne ne croit à son latin.

Une erreur typographique ou peut-être une distraction de ma part m’a fait dire que l’exemplaire du Cino da Pistoia de M. Libri était sans date, et l’exemplaire de la Mazarine sous la date de 4559. C’est le contraire que je devais dire. Le Cino da Pistoia et le Buonaccorso de la Mazarine, recueil n° 21925, sont décrits comme sans date aux catalogues alphabétique et par ordre de matières. Il est vrai qu’une carte, dont je n’ai eu connaissance que tout récemment, indique le Buonaccorso seul avec la date de 1559. Je suppose que deux ouvrages d’éditions différentes avaient été réunis à la Mazarine dans un même recueil, et que M. Libri possédait une autre édition de tous les deux à la fois.

Venons à cet autre recueil n° 21960, qui, de vingt-deux opuscules, s’est élevé successivement jusqu’à vingt-cinq. Nous ne pouvons nous entendre sur les numéros que nous leur donnons, il faut les désigner par leurs titres. Vous trouvez qu’il y a identité entre la Canzone di Madonna Disdegnosa de la Mazarine et celle de M. Libri, parce que l’une est désignée comme imprimée à Bologne et que l’autre porte sur le titre : Bologna, ristampato in Fiorenza. Mais, messieurs, entre une édition originale et une réimpression, ne faites-vous donc point de différence ? Lorsque j’ai cité le n° 22 du recueil de la Mazarine, auquel vous substituez le n° 21, je voulais parler, non point des Nomi, etc., mais d’un opuscule intitulé : Opera nuova dove si contiene due mattinate. Peu importe le numéro d’ordre qu’il a ; l’exemplaire de la Mazarine était marqué comme imprimé à Sienne, et celui de M. Libri (n° 1676 de son catalogue) est décrit comme imprimé à Florence. Je ne vous suivrai pas dans votre dissertation sur l'Ammazzamento de’ papari, mais je vous rappellerai qu’il n’y aurait rien d’étonnant que de petits poèmes populaires fussent réimprimés à quarante ans de distance ; la même chose est arrivée chez nous pour l’Histoire du Juif errant, et bien d’autres ballades de cette espèce.

À mon tour, messieurs, permettez-moi une hypothèse. Vous trouvez vingt-cinq opuscules aux cartes ; vingt-trois au premier catalogue numérique, vingt-deux enfin au second. Vous dites que les rédacteurs des catalogues se sont trompés, et que sur les catalogues numériques on a oublié, par exemple, de porter la Speranza de’ poveri, dont j’ai très mal à propos changé le titre en Lamento de’ poveri. Pour moi, je suis frappé de cette diminution pour ainsi dire graduelle du même recueil. Je crois qu’entre la rédaction des cartes et celle du premier catalogue, deux opuscules ont disparu, puis un troisième entre la rédaction du premier catalogue et celle du second. C’est une supposition sans doute, mais après tout elle me semble plus vraisemblable que l’identité d’une édition in-12 avec une édition in-8o, ou celle d’une pièce imprimée à Bologne avec une pièce réimprimée à Florence.

Je n’ai rien à ajouter au sujet du fameux Catulle. Casalibus au lieu de Canalibus