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Il semble que la naissance de cet enfant porta bonheur à ses parens, car, quelques mois après, le maréchal d’Ancre ayant été massacré et Marie de Médicis exilée, le prince de Condé sortit de prison avec sa femme et sa fille, et reprit son rang et tous ses honneurs.

Anne-Geneviève de Bourbon passa donc bien vite du donjon de Vincennes à l’hôtel de Condé. C’est là que deux ans après, le 2 septembre 1621, il lui naquit le frère qui devait porter si haut le nom de Condé, Louis, duc d’Enghien, et plus tard, en 1629, un autre frère encore, Armand, prince de Conti. Celui-ci ne manquait pas d’esprit ; mais il était faible de corps, et même assez mal tourné. On le destina à l’église. Il fit ses études au collège de Clermont, chez les jésuites, avec Molière, et sa théologie à Bourges sous le père Deschamps. Il ne commença à paraître dans le monde que vers 1648, un peu avant la Fronde. Le duc d’Enghien, chargé de soutenir la grandeur de sa maison, fut élevé par