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Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 15.djvu/290

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HILDA
OU
LE CHRISTIANISME AU CINQUIÈME SIÈCLE.[1]


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V.


Tandis que Lucius, emporté par son coursier de Thessalie, poursuivait les sangliers à travers la forêt qui retentissait des cris de sa meute laconienne ; tandis que Capito se rendait auprès des rhéteurs, occupé de l’effet que produiraient ses périodes sur la docte assemblée où il était attendu, Macer pressait le pas des esclaves qui, tout ruisselans de sueur, portaient sa litière vers la ville. De vagues et accablantes rumeurs, arrivant de plusieurs côtés à la fois, n’avaient pas tardé de confirmer les paroles d’Hilda. Macer était parti sur-le-champ pour Trêves, après avoir fait à la hâte convoquer la curie. Il mettait un grand empressement à remplir ses fonctions municipales ; c’était la seule activité qui lui fût permise, et, malgré ses mécontentemens, il saisissait avec ardeur toutes les occasions de déployer quelque autorité dans sa ville. Les ambitieux se plaisent toujours à l’exercice du pouvoir, même d’un pouvoir qu’ils méprisent.

Arrivé dans le lieu où se réunissaient les décurions, il ne trouva que les moins considérables d’entre eux, ceux à qui leur condition inférieure ou leur caractère timide ne permettait pas de se soustraire à cette corvée municipale, dont, à cette époque de désorganisation politique, tous ne subissaient le poids qu’à regret. Ses émissaires envoyés à la recherche des membres absens du collège curial en amenèrent

  1. Voyez la livraison du 1er juillet.