Page:Revue des Deux Mondes - 1852 - tome 15.djvu/995

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

montagnes de la Sierra-Nevada, le beau fleuve Sacramento, qui fertilise une spacieuse vallée sur une longueur de plus de 500 kilomètres, en la parcourant dans la direction du nord au sud. Ce fleuve vient se joindre dans la baie de Suisan, près de San-Francisco, avec le Saint-Joachim, dont le cours a la même étendue que le Sacramento dans une direction diamétralement opposée. Un autre fleuve d’un développement plus considérable que les deux précédens, appelé le Colorado, qui a son embouchure dans le golfe de Californie, traverse les régions arides et peu fréquentées du même pays. En remontant près de sa source, on rencontre deux rivières connues sous les noms de Green-River et de Grand-River, qui prennent naissance dans les Montagnes Rocheuses. Ces cours d’eau sont assez étendus et forment les principaux tributaires du Colorado. La rivière Gila est la plus grande branche de ce fleuve, qu’elle atteint presque à son embouchure, dans le golfe de Californie.

La vallée du Saint-Joachim est tout aussi belle et fertile que celle du Sacramento. « Cette noble vallée, dit un Américain qui a exploré le Saint-Joachim depuis sa source jusqu’à son embouchure, est certainement la plus importante parmi celles de la Californie et l’une des plus magnifiques du monde. » Elle a une étendue d’environ 800 kilomètres sur une largeur moyenne de 80. Le Saint-Joachim a son lit au milieu de la vallée ; il la traverse pendant la moitié de son parcours et oblique ensuite vers les montagnes de la Sierra-Nevada, dans lesquelles il prend sa source. Les principaux tributaires du Saint-Joachim, au nombre de six, ceux que fréquentent aujourd’hui les mineurs, sont : le Mokelumme. le Calaveros, le Stanislas, le Tawlome, le Mercedé et le Mariposa. On les rencontre successivement, dans l’ordre que je viens d’indiquer, en remontant le fleuve. L’ensemble des vallées qu’ils traversent, et où de vastes forêts alternent avec des terres labourables, forme une région des plus propres à attirer des émigrans industrieux, actifs et intelligens.

Le Sacramento a aussi de nombreux affluens. En remontant ce fleuve, qui se dirige du nord au sud, on rencontre d’abord à l’est la Rivière Américaine (American River), à laquelle se réunissent divers petits cours d’eau. Vient ensuite la Rivière des Plumes (Feather River), qui, elle aussi, a plusieurs affluens, parmi lesquels est la rivière Yuba (Yuba River). Plus au nord, à droite et à gauche du Sacramento, de nombreux cours d’eau, encore peu explorés, viennent se jeter dans ce fleuve, après avoir arrosé, dans la direction de l’ouest à l’est, l’immense vallée qui porte son nom.

La région baignée par ces rivières pourrait, sous l’influence de son climat tempéré, devenir une des plus fertiles du monde. Le Sacramento est entouré sur ses deux rives de terres parfaitement adaptées à la culture des grains de toute espèce, du riz, de la canne à sucre et