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L’ANTI-CHRISTIANISME


DE M. PROUDHON.




La Révolution sociale démontrée par le Coup d’État du 2 décembre,
par M. Proudhon; 1 vol. in-18.




« Pour moi, je ne m’en cache pas, écrit M. Proudhon dans son dernier livre, j’ai poussé de toutes mes forces à la désorganisation politique, non par impatience révolutionnaire, non par amour d’une vaine célébrité, non par ambition, envie ou haine, mais par prévoyance d’une réaction inévitable, et en tout cas par la certitude où j’étais que, dans l’hypothèse gouvernementale où elle persistait à se tenir, la démocratie ne pouvait opérer rien de bon. Quant aux masses, si pauvre que fût leur intelligence, si faible que je connusse leur vertu, je les craignais moins en pleine anarchie qu’au scrutin.... De nouveaux faits ont rendu inutile cette tactique désespérée, pour laquelle j’ai bravé long-temps l’animadversion publique, et je me rallie sans réserve aux hommes honnêtes de tous les partis, qui, comprenant que démocratie c’est démopédie, éducation du peuple, — acceptant cette éducation comme leur tâche et plaçant au-dessus de tout la liberté, désirent sincèrement, avec la gloire de leur pays, le bien-être des travailleurs, l’indépendance des nations et le progrès de l’esprit humain. » Ailleurs on lit encore : « Je n’ai nulle envie de rallumer des discordes éteintes. Je sais que je n’écris point un article du Représentant du Peuple, qu’il n’y a plus de multitude qui me lise, et que je remuerais en vain ce foyer qui n’est que cendre. »

D’après ces paroles, on aurait tort de croire à une rétractation.