du
gouvernement représentatif
en Angleterre au dix-huitième siècle.
Il y a dans l’histoire d’Angleterre une période aride, confuse, malheureuse, peu frayée par les historiens jusqu’à ces derniers temps, et mal connue des hommes politiques : c’est celle qui s’étend sur un espace d’environ vingt années, depuis la paix qui termine, en 1763, la guerre de sept ans, jusqu’à la fin de la guerre de l’indépendance américaine en 1782. C’est l’époque la plus fâcheuse du régime représentatif en Angleterre. Nulle grandeur, point de lustre ni dans les hommes ni dans les choses. Tout s’énerve, s’abaisse, se détraque. Les gros événemens sont à l’intérieur de tristes désordres, comme l’agitation soulevée autour du démagogue Wilkes ; à l’extérieur, des désastres comme la perte de l’Amérique. Plus de ces luttes de partis qu’anoblissent les passions généreuses et où se trempe le tempérament d’un peuple mâle : les partis se pulvérisent en coteries et se dégradent en intrigues. Les esprits élevés et probes ne peuvent mordre d’aucun côté sur cette situation faussée entre un roi sans lumières, mais opiniâtre, un parlement mou, sceptique ou corrompu, et une nation qui, suivant l’usage,