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Le Zollverein
et
l’union douanière austro-allemande.


Une grave question préoccupe en ce moment l’Allemagne. L’expiration prochaine du grand traité d’union douanière sur lequel repose l’existence du Zollverein a remis les gouvernemens en présence de toutes les passions, de tous les intérêts qui, depuis si long-temps déjà, opposent des obstacles, en apparence insurmontables, aux aspirations des états germaniques vers l’unité. Le traité du Zollverein sera-t-il ou non renouvelé ? L’Autriche fera-t-elle ou ne fera-t-elle pas partie de la nouvelle union douanière ? Tel est le problème qui, depuis près d’un an, a été tour à tour débattu dans les congrès et dans les conférences diplomatiques. Il ne s’agit point là de difficultés purement commerciales, et, si l’on ne se plaçait que sur le terrain des négociations douanières, il est probable que les divers intéressés seraient bien près de s’entendre. Ce qui s’agite au fond de ce débat, c’est quelque chose de plus élevé, c’est une difficulté d’un ordre essentiellement politique et moral. La crise de 1848 avait mis à l’ordre du jour la question de l’unité allemande : on sait quel a été le dénoûment des efforts tentés alors en sens divers pour résoudre le problème. Aujourd’hui à la poursuite de l’unité politique succède la recherche d’un accord des intérêts matériels ; mais cet accord, dont le Zollverein, en ce moment attaqué dans son existence, avait posé les premières bases, ne peut être lui-même envisagé que comme un prélude à l’union des forces politiques, et la question de l’unité revient ainsi sous sa forme pratique après avoir été abordée un moment par son côté idéal. L’his-