Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 3.djvu/669

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

BEAUMARCHAIS


SA VIE, SES ÉCRITS ET SON TEMPS.


X[1].

BEAUMARCHAIS CRÉANCIER D’UNE RÉPUBLIQUE, ARMATEUR ET ÉDITEUR DE VOLTAIRE.


Séparateur


I — DÉBATS DE BEAUMARCHAIS AVEC LES ÉTATS-UNIS.

L’histoire des rapports de Beaumarchais avec les États-Unis ne serait pas complète, si on ne cherchait à éclaircir la dernière question qu’elle soulève. Il s’agit encore d’un procès, mais d’un procès de plusieurs millions, où Beaumarchais rencontre un adversaire plus redoutable que M. de La Blache, que Goëzman, que la Comédie-Française même, car cet adversaire est un gouvernement à la fois juge et partie dans la cause. Aussi la victoire sera-t-elle pour lui plus difficile, il mourra à la peine, et ses héritiers seuls verront le dénouement de cet inextricable débat. Nous touchons à l’époque où l’auteur du Barbier va nous ramener, par le Mariage de Figaro, en pleine littérature ; mais, avant de le suivre sur le théâtre le plus connu de ses succès, il faut nous arrêter encore devant le plaideur et le spéculateur, montrer l’un aux prises avec la ténacité américaine, et l’autre au milieu des difficultés de l’opération de librairie la plus considérable de son temps.

Le traité d’alliance entre la France et les États-Unis avait été signé le 6 février 1778 à Versailles, et peu de temps après Silas Deane,

  1. Voyez les livraisons des 1er et 15 octobre, 1er et 15 novembre 1852, 1er janvier, 1er mars et 1er mai, 15 juin et 15 juillet 1853.