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débris le tableau de la nature vivante des âges antérieurs à l’homme, comme la cendre ou plutôt le sable volcanique de Pompéi ou d’Herculaniun nous a conservé la vie romaine au commencement de notre ère. Plus de la moitié de l’ouvrage de Mme Somerville est consacrée à ces tableaux ou énumérations de la nature vivante, qui introduisent dans son livre un élément un peu plus dramatique que les simples météores. Cet élément l’entraîne un peu, il est vrai, au-delà du domaine spécial de la géographie physique. Les descriptions de la nature vivante trouvent place ordinairement dans les traités complets de géographie avec, ce qui se rapporte à la race humaine entière, à ses divisions, et à tout ce qui constitue les diverses agglomérations du genre humain suivant la politique, la religion, les arts, la civilisation, etc. Mme Somerville n’exclut expressément de son livre que cette dernière partie de la géographie ; malgré cette exclusion, elle n’en a pas moins dépassé les limites de la géographie physique proprement dite. Cette géographie, comme l’astronomie physique, doit être le développement et l’explication des phénomènes observés dans le vaste champ de la surface du globe. Ces phénomènes sont les expériences de physique de la nature : un orage électrique, une tempête où le vent parcourt 160 kilomètres à l’heure : une aiguille aimantée dont la pointe, au milieu des océans ensevelis sous une brume impénétrable aux rayons du soleil, va chercher le nord et guide le navigateur au sein des ténèbres ; enfin les mille jeux de la lumière : l’arc en ciel, l’aurore, le bleu polarisé du ciel : — toutes ces brillantes complètes de l’esprit humain pendant vingt à trente siècles, voilà la géographie physique, mais avec la condition de s’élever de l’observation des faits à l’intelligence de la cause qui les produit.

Après avoir constaté que toutes les notions, d’ailleurs fort intéressantes. que l’ouvrage de Mme Somerville contient sur la géographie de l’histoire naturelle sont exposées avec un rare bonheur de clarté et d’intérêt, malgré la difficulté de la nomenclature peu littéraire des noms des plantes et des animaux, nous nous arrêterons, dans notre voyage physique sur la surface de notre globe, à ce que la terre, les eaux, l’atmosphère et les agens énergiques connus des physiciens sous les noms de chaleur, d’électricité, de magnétisme, de lumière, offrent aux regards de l’observateur qui parcourt notre planète du nord au sud et de l’orient à l’occident, au travers des terres, des océans et des glaces qui s’en partagent la surface. Ainsi, à proprement parler, la géographie physique devrait être l’application des lois de la physique aux observations recueillies sur la terre. Les glaces polaires aussi bien que la température excessive de la mordes Indes, les contrées pluvieuses comme les Alpes d’Europe et les plaines sans pluies du Pérou ou de l’Afrique occidentale, les ouragans de la