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DU COTON


EN ALGERIE.





Si on établissait le compte des sommes versées par la France en Afrique, on trouverait qu’après déduction faite des recouvremens qu’il a été possible d’effectuer, l’acquisition des trois départemens algériens nous coûte à cette heure de 13 à 1,400 millions. Le découvert augmente d’année en année, et quoique la colonisation proprement dite, la mise en valeur des terres, soit en progrès depuis quelque temps, on n’entrevoit pas encore le terme où les charges de la métropole pourront être notablement allégées. N’y a-t-il donc aucun espoir d’amélioration pour le contribuable français? En discutant, il y a six ans[1], les nombreux systèmes proposés alors, la Revue ramenait le problème à cette formule : « Trouver une combinaison agricole qui, en intéressant le commerce de la métropole au succès de la colonie, procure à la terre algérienne l’énorme capital dont elle a besoin. » Elle faisait en même temps des vœux pour qu’on appliquât les plus puissantes ressources de l’industrie rurale à la production des matières premières destinées aux fabriques de l’Europe, en commençant par le coton. On ne songeait alors qu’aux céréales. L’expérience a modifié les idées : c’est pour le coton qu’on se passionne aujourd’hui. En Algérie, l’administration recommence une nouvelle série de sacrifices pour provoquer les plantations; en France, une compagnie à grand capital, ayant pour but unique de développer les

  1. Voir les livraisons du 1er février et du 15 avril 1847.