assurent aux tissus américains une protection de 30 à 35 pour 100, les sociétés diverses se sont mises en devoir de doubler leur essor en ajoutant aux forces hydrauliques celles de la vapeur. L’idéal est d’élever le nombre des broches à 600,000. En même temps on a vu surgir dans le même district, à Lawrence[1], un autre groupe de sociétés cotonnières, assez bien installées, dit-on, pour contrebalancer avant peu la suprématie de Lowell. L’activité est pareille dans les autres centres manufacturiers, et si les résultats sont moins saisissans, c’est que les ressources sont moins grandes. On va voir au surplus avec quelle rapidité augmente la quantité de matière première réservée par les Américains pour alimenter les fabriques nationales.
Années | Kilogrammes |
---|---|
1825 (après trois ans d’essais | 1,200,000 |
1830 | 32,400,000 |
1835 | 38,880,000 |
1840 | 50,776,000 |
Moyenne de 1841-45 | 58,735,000 |
— 1846-50 | 81,952,000 |
1851 | 99,000,000 |
1852 | 108,544,000 |
1853 (campagne terminée en septembre) | 120,780,000 |
Le géant américain n’en est encore qu’à ses premiers tâtonnemens, et déjà la France lui est inférieure, quant aux quantités produites, dans la proportion de 64 à 100. Fabriquer d’une manière à peu près exclusive pour les habitans de l’Union, et, en second lieu, disputer aux Anglais les marchés de l’Amérique du Sud, de l’Asie et des mers pacifiques, payer avec des cotonnades les marchandises précieuses et les denrées succulentes du monde oriental, tel est l’ambitieux programme des Américains du Nord. Leurs exportations, qui consistent en tissus grossiers, blancs ou imprimés, valent dès aujourd’hui plus de 40 millions de francs. Leur principal débouché est la Chine; ils y introduisent déjà pour 12 millions de cotonnades.
Rapprochons les renseignemens qui précèdent pour mieux montrer les progrès de l’industrie cotonnière pendant les quatre dernières campagnes.
- ↑ Ce nom rappelle celui du riche capitaliste qui a le plus contribué à la formation de Lowell.