(Quantités exprimées en millions de kilogrammes.)
Pays de fabrique | Consommation des cotons | « | « | « |
---|---|---|---|---|
1850 | 1851 | 1852 | 1853 | |
Angleterre | 272 | 300 | 360 | 375 |
France | 54 | 58 | 76 | 77 |
États-Unis | 84 | 99 | 109 | 121 |
Autres pays | 84 | 96 | 108 | 112 |
Totaux | 494 | 553 | 653 | 685 |
comparativement aux années | 1850 | 1851 | 1852 |
---|---|---|---|
Angleterre | 38 pour 100 | 25 pour 100 | 4 1/6 pour 100 |
France | 42 — | 32 — | 1 1/3 — |
États-Unis | 44 — | 22 1/5 — | 11 — |
Autres pays. | 33 — | 16 2/3 — | 3 2/3 — |
Consommation générale. | 40 2/3 p. 100 | 23 4/5 p. 100 | 5 pour 100 |
On remarquera sans doute que les besoins satisfaits en 1853, estimés à 685 millions de kilogrammes, dépassent de quelques millions la récolte obtenue ; mais il reste d’ordinaire dans les magasins des États-Unis, de Liverpool et du Havre, des excédans (stock) qu’il faut ajouter aux produits de l’année courante. L’excédant disponible en 1852 dépassait 100 millions de kilogrammes. La campagne qui vient de finir laissera beaucoup moins de marchandise en magasin.
À en juger par ce qui précède, la production de la matière première correspondrait assez exactement aux besoins des fabriques ; mais doit-on compter sur la continuation d’un pareil équilibre ? Ce serait, de la part de l’Europe, une grande imprudence.
Les Américains affirment que les ressources de leur territoire sont inépuisables, et qu’ils sauront maintenir toujours sa fertilité au niveau des besoins. Ils sont payés pour parler ainsi. Indépendamment des bénéfices que réalisent leurs planteurs, le privilège à peu près exclusif de fournir aux deux mondes une matière de plus en plus recherchée, le pouvoir d’affamer plusieurs millions d’ouvriers en suspendant leur travail, sont des ressorts politiques d’une grande puissance. Raison de plus pour que l’Europe soit prévoyante. Quoique d’une abondance inespérée, les deux dernières récoltes ont été strictement suffisantes : les hauts prix où la denrée s’est maintenue en sont la preuve. En agriculture, et surtout avec des plantes sensibles et capricieuses comme le cotonnier, l’alternative des séries