RELIGIEUX BOUDDHISTES
DE L’ILE DE CEYLAN
Il y a plus de dix siècles, un pèlerin chinois, parti de Si’-an-Fou
pour aller à Ceylan chercher les textes sacrés de la religion bouddhique, arrivait, à travers mille dangers et après bien des aventures, à
l’extrémité de la presqu’île indienne. Arrêté devant le bras de mer
qui sépare Ceylan de la terre ferme, le pieux voyageur aperçoit un
léger esquif qui s’avance vers lui, conduit par un nautonnier mystérieux. Celui-ci fait signe au pèlerin, qui monte en tremblant sur la
petite barque en compagnie de ses trois disciples, un singe, un chien
et un homme, et suivi de son cheval blanc. Voilà qu’au milieu du
détroit, le voyageur chinois reconnaît sa propre image flottant sur les
eaux. — Que vois-je ? s’écrie-t-il, frappé d’une terreur secrète, et
montrant du doigt ce corps ballotté par la vague. — Ne craignez
rien, répond le nautonnier, ce corps est le vôtre; vous avez dépouillé
le vieil homme au moment d’aborder cette île privilégiée. — L’esquif
touche aussitôt le rivage de Ceylan. Partout de grands arbres au
feuillage épais et odorant projettent leur ombre au versant des collines ; partout sous les sombres rameaux retentissent les voix des religieux bouddhistes qui récitent à l’envi leurs prières, et le pèlerin