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Page:Revue des Deux Mondes - 1854 - tome 5.djvu/441

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LA


MARQUISE DE SABLÉ[1]





II.




Transportez-vous au haut du faubourg Saint-Jacques, dans une rue assez étroite qui porte le triste nom de rue de la Bourbe, au-delà de la me nouvelle du Val-de-Grâce ; arrêtez-vous devant un édifice d’une fort modeste apparence, qu’on appelle aujourd’hui Hospice de la Maternité. Là était Port-Royal[2]. Entrez dans la cour : en face était l’église, dont le chœur seul subsiste et tient lieu de l’église entière ; à droite et autour de l’église s’étendait le monastère ; derrière, de vastes jardins se prolongeaient, entre la rue d’Enfer et la rue Saint-Jacques, jusqu’à la rue qui depuis a reçu le nom de Cassini ; à gauche, à une très-petite distance de l’église, est un groupe de maisons moitié anciennes et moitié nouvelles. C’est de ce côté que Mme de Sablé s’était fait bâtir un corps de logis à la fois séparé du monastère et renfermé dans son enceinte. Son appartement était tout voisin du chœur de l’église, et elle avait à deux pas le parloir des religieuses. Sa maison, fort réduite, se composait de son médecin et intendant le docteur Valant, de Mlle de Chalais, son ancienne dame de compagnie, devenue pour elle une amie ; d’un excellent cuisinier, de quelques domestiques, et elle eut assez longtemps un cocher et une voiture. Elle pouvait recevoir une assez nombreuse compagnie,

  1. Voyez la livraison du !me janvier 1854.
  2. Dans ces derniers temps, on a fort justement donné à la rue de la Bourbe le nom de rue de Port-Royal.